Trois questions sérieuses sur la surveillance d’état
Alors que la surveillance d’état devient une partie intégrante des opérations quotidiennes sur un réseau électrique, la simple vérification des équipements et une intervention vraiment proactive sont deux tâches complètement différentes.
Dans une voiture, lorsqu’un voyant moteur s’allume, ouvrir le capot pour s’assurer que le moteur est intact ne résout pas le problème. Quelqu’un doit comprendre comment fonctionne la voiture pour prendre les mesures adéquates et ainsi éviter que le moteur ne tombe en panne. Le même principe s’applique aux équipements du réseau électrique.
Pourtant, trop d’équipes oublient de prendre du recul et de réfléchir à l’objectif ultime de la surveillance d’état : surveiller activement et détecter le plus tôt possible les signes de défaillance des équipements, puis agir en planifiant la maintenance (ou d’autres interventions) avant qu’il ne soit trop tard.
Si vous voulez prendre au sérieux la surveillance d’état, posez-vous au moins les trois questions suivantes :
1. Ai-je les ressources nécessaires à disposition pour atteindre mon objectif ?
Quelle que soit votre motivation pour effectuer la surveillance d’état, tous les membres de votre équipe doivent véritablement comprendre en quoi consistent les objectifs fondamentaux du programme. Une fois en accord sur les problèmes spécifiques qui doivent être résolus, ces objectifs du programme peuvent être utilisés pour mieux guider vos décisions impliquant des achats, et déterminer si la solution existante est appropriée.
Tout le monde peut vous vendre un produit « tout beau, tout propre », mais vous constaterez que toutes les solutions de surveillance d’état ne se valent pas. Le moniteur doit vous fournir des informations exploitables sur lesquelles vous pouvez vous appuyer pour prendre des décisions sûres. Et compte tenu de la rapidité avec laquelle le secteur évolue, il est essentiel d’avoir une plateforme flexible et évolutive, pouvant être améliorée en parallèle à vos besoins de surveillance d’état. Aujourd’hui, vous ne souhaitez peut-être surveiller qu’un ou deux paramètres sur les équipements d’un poste, mais vos besoins seront sans doute différents demain.
2. Est-ce que je comprends ce que les données m’indiquent ?
Les données sont une ressource inestimable, mais, sans contexte, elles sont inutiles. Par exemple, il n’est pas judicieux d’appeler une ambulance si notre fréquence cardiaque a augmenté, surtout si l’on vient de monter sur un tapis de course. Personne ne comprend mieux les équipements d’un poste que les personnes qui sont directement impliquées. C’est pourquoi tous les ingénieurs doivent être au courant de ce qui se passe dans le système, et doivent traduire ces informations en données exploitables.
Revenons à l’exemple de la voiture. Les probabilités qu’un voyant moteur s’allume sont infinies, mais sans accès à l’historique des performances et d’entretien de la voiture, il est difficile de cerner le problème exact. La même logique s’applique à la surveillance des transformateurs. Avoir toutes les données, relatives à des équipements, à sa disposition, et en un seul et même endroit, offre une visibilité optimale sur les facteurs de défaillance sous-jacents. Les équipes peuvent ensuite utiliser leur expertise et réaliser des diagnostics et des tests ciblés pour comprendre ce qui se passe réellement et prendre des mesures immédiates.
3. Est-ce que je sais comment réagir en cas de problème ?
En tant que professionnels de l’énergie, nous devons anticiper et planifier le pire. Nous ne sommes pas paranoïaques, mais bien proactifs. Avoir un programme de surveillance d’état est une chose, mais sans une exécution appropriée et opportune, l’ignorance peut rapidement se transformer en négligence.
Pour éviter cela, les équipes doivent non seulement comprendre ce qui pourrait mal tourner, mais également mettre en place des procédures appropriées pour agir efficacement et de façon pertinente. Qui reçoit les alertes ? Comprennent-ils ce qu’elles indiquent ? Quel est le plan d’action pour chaque type d’alerte ? Quelles sont les limites d’un temps de réponse acceptable ? Avec un plan clair, quand quelque chose se produit, l’équipe sait comment et à quelle vitesse agir. C’est comme ça que les équipements peuvent être sauvés, et la catastrophe évitée.
Les perturbations sont inévitables. Pour pouvoir y répondre et les parer efficacement, organisez une surveillance proactive.
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